Un contexte de bouleversements politiques influence profondément le paysage économique. Depuis 2022, l’actualité est marquée par une transition politique complexe menée par un nouveau dirigeant. Ces changements, motivés par des défis sécuritaires persistants, ont des répercussions directes sur la vie économique, entre opportunités de croissance et obstacles structurels.
Une transition politique sous tension
Depuis septembre 2022, le pays est dirigé par un capitaine nommé président du Conseil National de la Transition après le renversement du précédent dirigeant. Ce second coup d’État en moins d’un an, motivé par l’incapacité à juguler l’insécurité liée aux groupes armés, a prolongé la transition politique. Initialement prévue pour juillet 2024, l’élection présidentielle a été reportée indéfiniment, avec une nouvelle charte prolongeant la transition jusqu’en 2029. Cette instabilité politique, combinée à une situation sécuritaire précaire, pèse sur la confiance des investisseurs et sur la stabilité économique.
Malgré ces défis, le gouvernement actuel met l’accent sur une vision de développement endogène, cherchant à réduire la dépendance aux aides internationales. Des mesures comme la réduction des salaires des ministres et l’augmentation de ceux des fonctionnaires témoignent d’une volonté de réformer la gouvernance et de renforcer le pouvoir d’achat local. Ces initiatives visent à stimuler l’économie tout en consolidant le soutien populaire.
Les dynamiques économiques face à l’instabilité
L’économie repose principalement sur l’agriculture et l’extraction minière, notamment l’or, qui représente 80,4 % des exportations et 18,2 % du PIB en 2023. La production d’or, soutenue par la mise en service imminente de la première raffinerie nationale, reste un moteur clé de la croissance. Le secteur des services, incluant les TIC et les services financiers, ainsi que la construction, contribue également à une croissance modérée, estimée à 5,6 % pour 2025 selon les projections gouvernementales. Cette dynamique est toutefois fragilisée par des défis climatiques et sécuritaires, qui affectent l’agriculture de subsistance, essentielle pour 80 % de la population active.
La consolidation budgétaire, soutenue par un programme international, a permis de réduire le déficit budgétaire de 10,4 % du PIB en 2022 à 6,9 % en 2023. L’inflation, qui a chuté de 14,1 % en 2022 à 0,7 % en 2023 grâce à une meilleure production agricole, devrait rester modérée en 2025. Cependant, la dette publique, estimée à 57,4 % du PIB en 2024, et l’insécurité alimentaire touchant 2,6 millions de personnes restent des préoccupations majeures.
Une société en quête de résilience
La jeunesse, représentant une part importante de la population, joue un rôle central dans la réponse aux défis actuels. Les initiatives locales, comme les projets communautaires ou les mobilisations culturelles, montrent une volonté de surmonter les obstacles. Cependant, l’exode de plus de 2 millions de personnes déplacées internes et les tensions régionales compliquent les efforts de stabilisation. Pour explorer en profondeur les dynamiques économiques et politiques actuelles, consultez les analyses détaillées sur la situation actuelle.
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Perspectives pour un avenir durable
L’avenir économique dépend de la capacité à rétablir la sécurité et à renforcer la gouvernance. Les efforts pour diversifier l’économie, notamment à travers le développement de l’agro-industrie et des énergies renouvelables, pourraient réduire la dépendance à l’or et au coton. En parallèle, la coopération régionale pourrait ouvrir de nouvelles opportunités commerciales. En investissant dans le capital humain et en soutenant les initiatives locales, le pays peut transformer ses défis en leviers de croissance durable.
